Comment fonctionne un casque à réduction de bruit ?

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Comment fonctionne la réduction de bruit active ?

Dans un casque audio traditionnel, les bruits gênants sont atténués en isolant l'auditeur de leur source. Cette isolation phonique utilise des matériaux qui absorbent ou font barrage aux bruits (mousse, laine, etc.). On y associe souvent une forme englobante afin de garantir l'étanchéité sonore.

 

La réduction de bruit active, elle, se débarrasse des bruits gênants grâce à un dispositif électronique. Les sons étant des ondes, le principe de la réduction de bruit active consiste à opposer à une onde sonore son exact contraire. On peut visualiser cela en comparant les ondes sonores aux vagues produites par une pierre jetée dans l'eau. Si l'on jette une seconde pierre, lorsque deux vagues hautes vont se rencontrer, elles vont s'additionner et former une vague encore plus haute. Mais si l'une des vagues rencontre un creux, les deux vont s'annuler.

 

Pour arriver à ce résultat avec des ondes sonores, les casques à réduction de bruit active utilisent des microprocesseurs spécialisés dans le traitement en temps réel du son, appelés DSP (Digital Signal Processor). Les bruits à éliminer sont transmis à l'électronique du casque au moyen de capteurs placés en différents points de l'appareil.

On trouve cette technologie sur quel type de casque ?

 

À l'origine développée pour les pilotes de chasse puis les astronautes soumis aux bruits assourdissants du décollage, la réduction de bruit active est depuis utilisée dans certaines industries, afin de protéger les personnes travaillant dans des environnements particuliers. Dans ce contexte, ce matériel de protection utilise à la fois une réduction passive et active.

 

Est-ce que ça coupe tous les bruits ?

 

La réduction de bruit active est plus efficace avec les sons graves que les sons aigus. C'est dû au fait, pour reprendre l'image de la pierre dans le lac, qu'il y a beaucoup moins de vagues dans une seconde de son grave que dans une seconde de son aigu, ce qui est donc plus facile à traiter par les DSP. 

 

La fréquence à laquelle se succèdent les « vagues » dans une seconde se note en Hertz (Hz). En dessous de 1000 Hz, la réduction de bruit active arrive ainsi à couper jusqu'à 85% des sons. Plus on ira vers des sons aigus et plus la fréquence va augmenter. Les DSP auront de plus en plus mal à suivre. Pour les mêmes questions de réactivité, la réduction de bruit est plus efficace avec un son constant.

 

En pratique, la réduction de bruit active marche donc particulièrement bien avec les sons de moteur, de soufflerie, les bourdonnements, le roulement du train, le réacteur d'avion, etc. Un cri par exemple ne sera pas éliminé, mais à peine atténué. Idem pour une conversation. En revanche, le brouhaha d'une foule comme dans un hall de gare sera mieux réduit, car il s'agit d'un son constant. C'est d'autant plus vrai avec les casques récents, dont le circuit électronique est programmé pour reconnaître certains types de bruits.

 

Il existe aussi des oreillettes intra-auriculaires basées sur le même principe. La technologie évolue rapidement, mais en l'état, un casque est plus efficace.

Quand utiliser un casque à réduction de bruit active ?

 

Le monde moderne génère de plus en plus de nuisances sonores. En ville, les mélomanes apprécieront donc la possibilité de pouvoir écouter de la musique à l'extérieur en se passant des bruits parasites. Dans ce contexte, l'utilisation d'un casque à réduction de bruit active est d'autant plus agréable qu'il permet aussi d'éviter de devoir écouter sa musique à fort volume pour s'isoler, un mauvais réflexe qui ajoute encore à la fatigue auditive.

 

Dans le cadre professionnel, il peut être également salutaire de pouvoir se couper des bruits de l'extérieur. C’est vrai dans un open space, mais aussi dans le cadre du télétravail. Associé à une forme de casque enveloppante favorisant aussi une isolation passive, la réduction de bruit active peut s'avérer très pratique dans ce contexte. C'est d'autant plus vrai que certains modèles sont conçus pour pouvoir combattre des sons extérieurs, même si l'on n'écoute pas de musique. Un atout plus qu’appréciable pour passer un appel ou pendant une visio-conférence.

 

Quels sont les inconvénients de cette technologie ?

 

Le dispositif consomme de l'énergie, aussi, les modèles de casques sans-fil à réduction de bruit active ont moins d'autonomie que leurs équivalents qui n'en sont pas équipés. Les casques filaires nécessitent du coup une source d’électricité. Cela se traduit par une nécessité de recharger le casque équipé d’une batterie ou de changer la pile ce qui est plus rare. L’ajout de tout cela implique aussi une augmentation du poids, bien que les progrès soient immenses et qu’il existe désormais des intra-auriculaires true wireless (sans câble entre eux) et à réduction de bruit extrêmement légers.    

 

Lors d'une utilisation extérieure, l'isolation peut être facteur de danger. Klaxons, sonneries et alarmes diverses ne sont pas éliminés, mais leur atténuation les fait cependant passer au second plan. Quant aux sons graves, ils disparaissent complètement. Ne pas entendre le moteur d'un véhicule en approche au moment de descendre d'un trottoir peut avoir de graves conséquences.

Comment choisir un casque à réduction de bruit active ?

 

Puisqu'il s'agit avant tout d'un casque audio, vérifier la qualité sonore, si possible en écoutant ses musiques préférées avant l'achat. Dans un cadre professionnel, faire attention à la qualité du microphone et s'assurer que la réduction de bruit peut fonctionner lorsque l'on passe un appel ou en vidéo conférence.

 

Concernant la qualité de la réduction du bruit, le nombre de capteurs est un bon indicateur. Les modèles haut de gamme peuvent en avoir jusqu'à six par oreillette. Sur les casques récents, différents profils correspondant à divers types d'environnement bruyants sont mémorisés. On y accède généralement au moyen d'une app pour smartphone.
Certains modèles sont équipés d'un bouton permettant de couper directement la réduction active sans arrêter la musique.

 

Quels sont les pièges à éviter lors de l'achat ?

 

Se renseigner sur l'autonomie, les temps de rechargement. Attention, certains modèles ne peuvent fonctionner sans énergie, contrairement aux casques audio Bluetooth traditionnels que l'on peut généralement continuer à utiliser avec un câble lorsqu'ils sont déchargés. Le cas échéant, préférer les modèles munis d'une prise au standard jack 3,5mm.
Entre la batterie, l'électronique, les microphones, attention au poids.
Si le casque peut se plier, c'est encore mieux.
 

Quel est le prix d'un tel casque ?

 

Les premiers modèles sont à une centaine d'euros et la fourchette haute se situe entre 300 et 400 euros.